On vous parle souvent de soft skills. Ces qualités humaines ou relationnelles que vous avez développées au cours de votre existence, bien davantage par l’expérience que dans des cours ou dans des livres. Si l’on reprend cette citation de Simon Sinek : “You don’t hire for skills. You hire for attitude.You can always teach skills.” Cette attitude, ce sont justement vos soft skills.
Soft skills : pourquoi sont-ils si importants ?
Ces soft skills occupent le devant de la scène depuis longtemps. Pourquoi ? D’une part, parce que les hard skills (les compétences techniques) sont toujours plus vite être dépassés par les innovations technologiques. Et d’autre part, et c’est peut-être cela qui est vraiment important, car les soft skills permettent de créer des ponts entre les personnes, individuellement ou en groupe. Elles sont donc essentielles pour tisser des liens, « mettre du liant », dans la vie en entreprise. Et dans la vie tout simplement.
Comment aurions-nous traversé la crise qui a démarré depuis deux ans sans soft skills ? Aurions-nous tenu ? Comment le travail à distance aurait-il pu fonctionner sans un minimum de lien ? Et d’ailleurs, ces collaborateurs « disparus » dans la nature lors du premier confinement n’ont-ils pas été les révélateurs de la défaillance de celui-ci ?
Quels sont les soft skills gagnants en 2022 ?
Alors, en 2022, forts des enseignements tirés des derniers mois, quels soft skills sortent-ils gagnants, quel kit de survie par temps agité ?
1 : l’adaptabilité.
L’adaptabilité fera sans doute l’unanimité. Capacité à trouver de nouveaux modes de travail et de communication, à gérer l’incertitude, à réinventer une organisation (au boulot comme à la maison), à adapter ses besoins et son comportement à un environnement nouveau.
Le changement, en dehors même des crises qui peuvent surgir, fait désormais partie intrinsèque du monde du travail.
Et en sachant que la moitié des emplois actuels pourrait disparaître à horizon 2030, quelle autre alternative alors que de développer son agilité, sa flexibilité, sa capacité à se réorienter, à se former ?
2 : l’autonomie et le sens de l’initiative
L’autonomie et sens de l’initiative. Replongez-vous dans le contexte du premier confinement et des suivants. Travail à distance forcé pour nombreux, interactions sociales réduites à néant : l’éloignement du management – voire l’isolement – nous a conduits à devoir gérer seuls les priorités, à prendre des décisions, à oser (quel exercice parfait pour muscler sa confiance en soi !), à nous affirmer.
Être capable de piloter différentes missions ou projets de façon autonome sera encore davantage un critère différenciant dans les entreprises dans lesquelles l’autonomie est inscrite dans la culture et dans les valeurs. A condition bien sûr que le droit à l’erreur en fasse partie aussi.
3 : la communication
Dans un monde dans lequel 70% des entreprises ont adopté le mode de travail hybride, la communication est devenue un art. Le recours aux outils de communication à distance a explosé entre fin 2019 et aujourd’hui, passant de 10 à 300 millions d’utilisateurs. Si ces outils sont généralement faciles à utiliser (la preuve, toutes les générations s’y sont converties !), savoir manier la communication digitale (sous quelle forme ? individuellement ? collectivement ? à quel rythme ?) et bien la doser avec une communication en face à face est un vrai défi pour les entreprises et pour nous tous. La vraie question et la vraie préoccupation derrière tout cela étant : le lien est-il toujours le même ? Jusqu’à quel point l’écran ne devient-il pas un masque pour nos émotions et un frein à l’intelligence émotionnelle ?
4 : la coopération, l’esprit d’entraide
La coopération, facteur de résilience ? D’après le neuropsychiatre Boris Cyrulnik, notre résilience dépendra de deux facteurs : le soutien mutuel des uns envers les autres et la solidarité d’une part. Et d’autre part, notre capacité ou non à inventer une nouvelle culture.
Cette coopération se traduit notamment par l’esprit d’entraide, sur le partage d’expérience et de bonnes pratiques – qui s’est étendu à des sujets bien plus personnels pendant les confinements : gestion du stress, équilibre vie de famille/vie pro…(cf ces moments où nous nous sommes sentis plus ou moins au bord de la crise de nerfs ou de panique !).
5 : l’esprit critique
Enfin, pour terminer ce best of de soft skills (la liste pourrait être longue), n’oublions pas l’esprit critique. Face au flux d’information croissant auquel nous sommes confrontés (chaque crise le révèle davantage), notre aptitude à prendre du recul et de la hauteur est toujours plus essentielle. Et elle l’est aussi pour les entreprises pour lesquelles la capacité de ses collaborateurs à confronter différentes idées, à les analyser, à identifier les solutions les plus utiles pour répondre à une problématique est une vraie richesse.
Conclusion : des soft skills d’expatriés à l’honneur
A vous expatriés de retour après des mois difficiles à l’étranger : c’est le moment de repenser à toutes ces compétences acquises pendant cette longue période.
Lors de ces longs mois de crise sanitaire, vous avez fait face. Or les soft skills que développent les adversités de l’expatriation se trouvent au cœur des besoins aujourd’hui… Résilience, agilité, empathie, résistance au stress, capacité à demander de l’aide et à nouer des contacts … ces compétences vous disent quelque chose ? Expatriés, ne vous privez pas de les mettre en valeur en valorisant la façon dont vous les avez développées en expatriation et au retour.
Frédérique de Grignart
Paris, France
Belge, expatriée à Sao Paolo, Londres et Paris.
Ancienne DRH, coach professionnelle certifiée, Frédérique intervient dans l’accompagnement des transitions internationales et de carrière ainsi que le coaching interculturel. Son moteur ? Aider l’autre à mieux se connaître, à prendre conscience de ses ressources et aller plus loin. Elle est coach carrière, spécialiste interculturelle, formatrice dans le cadre de la Coach Academy.
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