Garçon au pair : je l’ai fait !

Comment je me suis expatrié en tant que garçon au pair ?

Quand le virus du voyage touche Thibauld, il est stagiaire infirmier au Vietnam. Une expérience qui le marque à vie et qui fait dire à sa grand-mère « Il a contracté la maladie de la bougeotte ». A partir de là, toutes les occasions sont bonnes pour partir en expat. Y compris garçon au pair…

Voici un témoignage qui intéressera les futurs Au Pairs mais également les familles ! 

 

 

Quand l’appel de l’étranger est plus fort que tout…

A 22 ans, je suis élève infirmier, je termine une année Erasmus incroyable en Norvège… et je n’ai aucune envie de rentrer exercer ce métier en France. Seul problème, j’étais fauché ! Un stage au Vietnam, une année Erasmus en Norvège… ça coûte cher ! Mes économies ont fondu comme neige au soleil lors de ces deux aventures. Autant dire que je partais avec un tout petit pécule. J’élaborais alors un plan pour mettre mon expatriation sur pied : je recherchais un moyen de gagner assez d’argent pour survivre en Suède. J’ai beaucoup réfléchi aux différentes solutions possibles, jusqu’à même envisager l’idée de me former au « Bartending » (barman) pour travailler la nuit et étudier le jour. Mais n’ayant jamais exercé de nuit et encore moins dans ce domaine, la situation présentait trop de risques pour me lancer dans ce projet tête baissée.

C’est après quelques semaines de réflexion que m’est venue l’idée de « Garçon au pair »

Oui, oui ça existe ! (J’y reviens un peu plus bas). En tant qu’ « Au Pair », votre mission (si vous l’acceptez) est simple : occuper des enfants lorsque les parents travaillent, et tenir la maison propre. En contrepartie, vous êtes nourri(e), logé(e) et recevez de l’argent de poche. Dans mon cas, le salaire s’élevait à 3500 SEK mensuelles, ce qui équivaut à 345 € à ce jour. Le reste du temps, libre à vous de visiter la ville, rencontrer les autres « Au Pairs » de votre région, ou d’étudier quelque chose d’intéressant.

 

« Garçon au pair » : la solution parfaite

J’ai obtenu un contrat de six mois dans une famille française établie en Suède. Le rêve me direz-vous ! En effet, c’était très avantageux mais pas aussi facile que ça en a l’air.

En tant que « Fille au pair », trouver un profil qui vous plaise et corresponde à vos critères est assez simple au vu de la forte demande. Si vous êtes un homme, c’est plus difficile. Encore aujourd’hui circule un cliché bien implanté qui dit que la gent masculine ne sait pas s’occuper des enfants. Vous devrez prouver à vos futurs employeurs qu’ils ont tort !

Gardez-en-tête qu’ils ont besoin de votre aide. Vous êtes alors en position de force :

  • Montrez-leur que vous comprenez leurs attentes et vos responsabilités à ce poste.
  • Déconstruisez tous les clichés un par un en partant de vos expériences ou de votre personnalité.
  • Valorisez-vous le plus possible dans votre présentation.
  • Prouvez-leur qu’ils peuvent vous faire confiance. De cette manière, vous amoindrirez leurs peurs.

À moins que vous n’abordiez pas les parents correctement ou qu’ils n’aient eu de mauvaises surprises auparavant, il n’y a pas de raison qu’elles ne vous accordent pas un peu d’attention. En ce qui me concerne, tout a commencé avec un gros coup de chance : l’agence me recommandait plusieurs profils qui pouvaient éventuellement correspondre à mes attentes. L’une d’entre elles était française, située en plein centre-ville et je ne devais m’occuper que d’un petit garçon de 7 ans. Parfait… Enfin presque : ils ne voulaient pas d’homme. Au fil des discussions et après avoir montré patte blanche à « l’Au Pair » en place ainsi qu’aux parents, nous sommes tombés d’accord et je prenais mon poste le 1er janvier 2017.

 

Pour trouver une famille d’accueil, plusieurs solutions s’offrent à vous

Il existe des groupes Facebook spécialisés dans lesquels les « filles / garçons au pair » en fin de contrat cherchent un successeur. De mon côté, je suis passé par une agence en ligne appelée « AuPairWorld« , et je vous recommande de faire de même.

Le fonctionnement y est simple :

  • Inscrivez-vous avec votre adresse mail.
  • Créez votre profil.
  • À la manière d’un Curriculum Vitae, vous devrez décrire vos expériences ainsi que vous-même, de façon à attirer l’œil de votre futur employeur. Expliquez en quoi ce poste vous correspond et spécifiez vos attentes.
  • Dépendamment de vos demandes géographiques et contractuelles (nombre d’enfants), le site vous proposera plusieurs possibilités. À vous de voir si elles vous plaisent . Si c’est le cas, vous pouvez les contacter.

L’avantage de la plateforme est qu’elle est gratuite pour vous qui cherchez une famille d’accueil, mais pas pour le futur employeur. Ce qui produit un effet de sélection : on ne souscrit pas à un service payant si on manque de sérieux. Un bon point pour vous.

⚠️ Mais attention : avant d’accepter quoi que ce soit, vous devez être attentif(ve) à certains points importants.

 

Futur au pair, voici 5 conseils pour ne pas avoir de surprises au moment de prendre votre poste

1 – Ne sautez pas sur la première opportunité venue…

…Même si vous souhaitez vous envoler le plus vite possible : apprenez à connaitre votre futur employeur. Discutez avec eux, contactez d’anciens « au pair », parlez avec l’enfant, pour vous assurer de ne pas tomber dans une relation conflictuelle ou qui ne corresponde pas à vos valeurs.

 

2 – Exigez de rencontrer tous les membres de la famille à qui vous aurez affaire avant d’accepter quoi que ce soit.

Dans mon cas, j’ai échangé avec tout le monde, sauf le père. Je ne lui ai que brièvement adressé la parole quand il est passé devant la caméra. Une fois sur place, j’ai réalisé que nos caractères différaient énormément l’un de l’autre. Nous avons eu une relation compliquée pendant toute ma période chez eux. En vous entretenant avec chacun des membres de la famille, y compris et surtout l’enfant, vous aurez une bonne idée de l’ambiance générale.

 

3 – Demandez la signature d’un contrat.

Passer par une agence n’impose pas la signature d’un contrat. Cependant, je vous recommande chaudement d’en exiger un, pour mettre les choses au clair. En particulier sur les points suivants :

  • Le salaire : obligatoire, mais la somme dépend des pays et de l’accord avec vos patrons. Ils peuvent vous proposer de payer votre billet d’avion ou même des cours de langue, mais ça n’a rien d’obligatoire.
  • Le temps de travail et jours de repos : en général, vous pouvez compter entre 25 et 40h/semaine. Vos horaires doivent être clairement définis pour éviter les abus, bien que vous devriez parfois vous montrer flexible.
  • Ce qu’on attend de vous : bien souvent, les tâches ménagères sont incluses, mais attention, vous n’êtes pas la bonne à tout faire ! Tout le monde doit y participer !

 

4 – Soyez gentil(le), mais pas trop.

En effet, le « métier » d’Au Pair vous mets aussi dans une position délicate. Vous allez habiter chez la famille d’accueil : « demander un service » hors de votre temps de travail ou sur votre week-end est assez facile. À vous de voir si vous acceptez ou non. Après tout, il n’y a rien de mal à donner un coup de main de temps en temps, tant que cela ne devient pas trop récurent.

 

5 – Prévoyez une porte de sortie.

C’est une part importante d’un contrat, et bien souvent les conditions de rupture sont explicites. Je vous invite à y porter une attention toute particulière, au cas où les choses ne se passeraient pas comme vous le désirez.

 

Si vous avez moins de 30 ans, l’aventure « au pair » peut-être un véritable tremplin et/ou une introduction tout en douceur à l’expatriation. C’est un bon moyen d’allier l’apprentissage de la langue, de vous familiariser avec la culture locale, d’autant plus si vous habitez dans une famille originaire du pays qui vous intéresse.

Alors, si vous en avez la possibilité : FONCEZ !

 

Pour aller plus loin :

 

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Thibauld PIWKO
Expat français en Suède – Infirmier et Frenchie Teacher
N’hésitez pas à le suivre sur sa chaîne Youtube pour découvrir ses témoignages et les dessous de son expatriation.

Faites également un tour sur son site Vivre en Suède, où il distille ses bons conseils pour tout savoir avant de s’expatrier en Suède. Il vous offre aussi son guide pour apprendre le suédois sans peine !

 

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