Quelle culture en expatriation ? Résultats de l’enquête 2022

Et si l’interculturel était le versant inexploré de l’expatriation ? C’était la question qui était posée dans cette dernière enquête de 2022 du baromètre Expat Communication. Vous avez été 2400 à répondre et nous avons même récolté 3500 anecdotes et récits en tout genre. Merci à vous et à l’année prochaine pour une nouvelle édition du baromètre Expat Communication !

Préparation interculturelle : une pratique encore rare

  • 16% des expatriés disent avoir suivi une formation interculturelle,
  • 9% en amont
  • 7% pendant leur expatriation.

Côté commentaires, vous êtes en effet quelques uns à ne pas avoir cerné ces différences en amont de votre départ

« J’avais beaucoup travaillé avec des allemands avant de partir, mais sans percevoir les différences culturelles aussi clairement qu’une fois sur place ».

Et ce n’est pas parce que l’on est voisin que l’on est plus proche culturellement : « je n’avais pas anticipé autant de différences avec un pays comme la Suisse ».  

Les apports d’une formation interculturelle

Oui, il est nécessaire et utile de suivre une formation, comme le précisent ceux qui les ont suivies. Même ceux qui n’ont pas suivi de préparation interculturelle y voit une utilité. Un score de 62,3 sur 100 pour l’ensemble du panel et 75,8 pour les bénéficiaires d’un éclairage interculturel. Alors, se former, alors oui, mais dans quel but ?

Pour les expats, les bénéfices de cette préparation sont :

  • les codes culturels du pays sont mieux maitrisés (53%) et les risques de « faux pas » réduits.
  • Viennent ensuite une meilleure connaissance du pays d’expatriation, 17%, ou des méthodes de travail pour 14% d’entre eux.
  • Les 16% restant estiment qu’ils auraient pu acquérir ces connaissances sur le terrain (8%) ou qu’ils en avaient déjà connaissance (8%).  

L’intégration : un passage aux contours variés

Globalement, les expatriés s’attendaient à expérimenter cette différence culturelle lors de leur départ pour 74%. « C’est la raison même de mon départ » disent certains, ou « sinon pourquoi partir ? » pour d’autres.

Mais s’intégrer dans un pays ne prend pas le même sens selon les personnes ! Si pour 71%, ils se sentent intégrés dans leur pays d’accueil, leurs perceptions varient. Est-ce aller vers la culture du pays d’accueil ou rester entre expat qui donne ce sentiment d’intégration ?

« C’est facile de s’intégrer, mais difficile d’aller vers la population locale. On reste entre expat ».

L’intégration n’est pas toujours synonyme de mélange avec la culture locale.

« Ce fut un peu difficile au début, mais je suis presque intégré après 35 ans. » ou « la plus grande difficulté est la barrière de la langue ».

L’intégration se fait d’autant plus facilement que des enjeux culturels sont anticipés. Il est alors possible de s’y préparer. Dans le cas contraire, le choc est plus grand donc l’adaptation plus longue. La formation permet d’accélérer le processus par rapport à l’apprentissage sur le terrain.

Le travail, lieu de cristallisation des différences culturelles

Les expatriés travaillent à 41% dans des entreprises ou entités avec un « petit mix de différentes cultures ». Ils disent à 88% connaitre tout à fait ou un peu les codes culturels de leurs collègues ou collaborateurs.

Cette connaissance permet de mieux travailler ensemble.

« L’impact dépend entièrement de la manière dont l’interculturalité est appréhendée, elle peut être un frein comme une opportunité d’enrichissement des équipes et des projets »

« Chaque personne apporte avec lui d’autres références culturelles sur l’organisation, le rapport au temps, à la hiérarchie, au salaire, qui peuvent être source d’enrichissement si l’employeur les prend en compte. Au contraire nier ces différences serait un frein au travail d’équipe »

Une adaptation est toujours possible et c’est le plus souvent le cas :

  • 78% des expatriés se disent conscients des différences,
  • 33% d’entre eux passant même sans difficulté d’une culture à l’autre

En conclusion, même si les expatriés sont peu formés sur ce sujet, les différences culturelles sont bien au cœur de l’expérience de la mobilité internationale.

Avec le temps chacun apprend tant bien que mal à composer avec son pays d’accueil et développe son intelligence interculturelle. Des gains de qualité de vie et de performance pourraient néanmoins provenir d’une approche plus structurée de ce volet inexploré de l’expatriation.

culture et expatriation
Portrait Sabine Garnier

Sabine Garnier-Posez

Après des études et une carrière professionnelle en économie et expertise comptable, Sabine s’expatrie en famille, d’abord au Maroc, Brésil, Allemagne et est aujourd’hui à Dubaï aux Emirats Arabes Unis.  Elle s’engage bénévolement dans différentes activités avant de se former au coaching professionnel, à l’accompagnement et à la gestion de projets en expatriation. Sabine a également rejoint Expat Communication comme Chef de Projet du Baromètre Expat Communication.

 

CaRNOT-Alix

Alix Carnot

Passionnée par la question du couple expatrié et celle de la carrière des conjoints, Alix a été expatriée dans 4 pays avec sa famille. Après une carrière en management et people development elle est directrice associée d’Expat Communication  et créatrice du Job Booster Cocoon. Elle est également l’auteur de Chéri(e) on s’expatrie, guide de survie à l’usage des couples aventuriés.

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