C’est un étrange mois de janvier que nous traversons là, FemmExpats autour du monde. D’un côté la hausse vertigineuse du nombre de cas, de l’autre une reprise économique qui ne demande qu’à avancer. A la rédaction de FemmExpat, nous avons échangé quelques réflexions autour d’Omicron. Et si ce virus nous conduisait à nous reposer quelques questions importantes?
Premier constat : Omicron est un virus
Et donc, une maladie, a-t-on envie d’écrire. Alors que nous avions pour beaucoup réussi à l’éviter, la voilà qui s’impose à nous. En masse. Petits, grands : un peu partout, les gorges grattent, la fièvre monte, les nausées reviennent. Et la fatigue, celle qui vous coupe les jambes et vous colle pendant des jours. Après deux ans à entendre le mot pandémie, voilà que la covid (avez-vous remarqué comme le féminin s’impose à vous quand vous acceptez qu’elle est une maladie ?) rentre dans nos foyers en mode réel. On n’en meurt plus autant, et c’est tant mieux. On en a donc moins peur, ce qui est plus simple à gérer. Pour certains, elle ne fait pas mal, c’est parfait. Pour beaucoup en Europe, Omicron est passé outre vaccination, masques et tests préventifs. Leçon numéro 1 : restons humbles, ok ?
Notre réaction face à la maladie
Que faisions-nous, dans le monde d’avant, quand nous étions touchés par la grippe, une angine ou même, un refroidissement hivernal ? Nous nous arrêtions, nous nous couchions même parfois. Un SMS à son boss, et on se remettait sous sa couette. Pas de devoirs pour nos enfants, qui rattrapaient leurs leçons au retour en classe. Sommes-nous vraiment si nombreuses à avoir pris la mesure de l’affection qui nous touchait avec ce virus ? Qui d’entre vous a pris 5 minutes pour se reposer entre 2 Nurofen ? Qui a posé des jours d’arrêt maladie plutôt que de continuer à travailler à distance ?
Un appel au calme
Et si ce n’était pas la conclusion la plus importante que nous pouvons tirer d’Omicron ? Celui de nous imposer un arrêt dans ces vies épuisantes que nous menons de front depuis 2 ans ? Nous cherchons tous un retour à la normale, à la vie d’avant. Et si nous commencions par réagir de façon normale à la maladie ?
Du côté des entreprises, c’est un management un peu perdu aussi. Car la reprise est là. Avec la tentation de passer en force, grâce à tous ces outils que l’on a mis en place depuis 2 ans, de fermer les yeux sur ces enfants qui sont encore là en réunion zoom. Est-ce bien cela, la normalité à laquelle on aspire tous ? Est-ce qu’il ne faudrait pas nous économiser tous, pour que l’économie reprenne des couleurs joyeuses et durables ?
Un appel au bon sens
Message ce matin à mon amie médecin de l’ambassade dans un pays de l’est : comment vont les FemmExpat chez toi ? De quoi elles ont besoin ? Sa réponse est glaçante : « de QR code pour leur pass sanitaire français ». Les nerfs lâchent un peu partout dans le monde. Ce Covid que je me suis pris en pleine figure avec ma famille à Dubaï ne sera donc jamais reconnu comme une infection précédente à mon retour en France ? Un pass sanitaire incomplet et nous voilà donc revenus à la situation du mois d’août 2021. Les Français de l’étranger ne se sentent pas entendus. Ils ont déjà passé un été à dépenser des centaines d’euros en tests antigéniques pour pouvoir avoir le droit de s’attabler autour d’une bonne galette à Saint-Malo et profiter de retrouvailles tant attendues. Est-il normal que nos élus continuent de considérer les Français de l’étranger comme des résilients perpétuels ? Est-il normal que l’on réponde « QR code » à la question « de quoi ont besoin les FemmExpats aujourd’hui ? ». Notre réponse est non.
Nathalie Buet, responsable éditoriale de FemmExpat, à Bruxelles.
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