Au Brésil, Vanessa et Ponto Deco

vanessa polVanessa est entrepreneure, maman de deux filles et créatrice de la marque Ponto Deco, un atelier de confection de paniers faits à la main en crochet et en fil de coton recyclé. Rencontre.

 

 

 

 

 

Quelle est la genèse de Ponto Deco ?


En voyageant en bateau autour du monde, je me suis formée à plusieurs métiers du numérique pour créer et vendre des produits dématérialisés. En m’installant au Brésil, j’ai réalisé l’enjeu environnemental de notre époque : les dérives de la fast fashion, de la surconsommation… J’ai donc créé en 2014 Ponto Deco, une entreprise eco-responsable et soucieuse du travail d’autrui.

Concrètement, mon entreprise fabrique des objets de décoration intérieure avec les résidus des usines de textile du sud du Brésil. Ces surplus, qui quelques années auparavant partaient à la poubelle, deviennent entre les mains de mon équipe de véritables objets design, durables, de qualités et garantis !

Vanessa, raconte-nous une de tes journées type au Brésil ?


Je me lève à 7h00 et je bois aussitôt un jus de citron, car je suis une femme de mon temps ! J’habite à Rio de Janeiro avec mes deux filles et mon atelier est dans l’Etat de São Paulo, ce qui me demande parfois de me dédoubler, sauf que je n’ai toujours pas réussi. Alors une fois par mois je monte dans un bus de nuit tout simplement.

  • 5h45 : le bus arrive à Piracicaba, je prends directement ma voiture de location je suis à 7h00 à l’atelier, à peine le temps de faire une toilette que des filles de l’atelier sont déjà là. Je commence ma journée en visitant mes fournisseurs, là j’achète 200 à 300 kilos de fil selon les arrivages puis je fonce à ma banque pro. J’ai toujours des trucs à voir avec eux ou bien eux avec moi.
  • 12h00 : je déjeune systématiquement dans le même resto. Un resto au kilo très modeste. Enzo le propriétaire du resto me dit « Salut la française ! » Tout le monde me connaît là-bas, je suis l’extra-terrestre. Alors que la majorité des personnes n’est jamais allée à Rio moi j’y vis et je viens dans leur ville tous les mois… Et en plus de tout, je suis Française !
  • 13h00 : avec Paula, ma chef d’atelier, nous travaillons sur les prototypes. Pendant qu’elle affine ce travail moi je prépare les commandes pour les artisans du crochet, cela veut dire combien de pièces va t’on fabriquer cette semaine et qui va les produire.
  • 15h00 : Adesio, le seul homme de l’équipe, vient chercher les sacs hyper lourds de fil pour produire, les dépose chez les filles et récupère ce qu’elles ont produit dans la semaine.
    Je reste encore une journée et le lendemain, je reprends mon bus de nuit direction Rio. Je suis heureuse, le sentiment du travail accompli, je vais dormir non-stop car j’ai pris l’option « Lit ».

Comment est organisée la vie de l’atelier ?


Les jeunes femmes du village sont heureuses de travailler pour Ponto Deco, c’est un bon plan pour elles. Elles n’ont aucune pression et travaillent depuis chez elles. Elles crochètent le soir ou pendant les quelques heures d’école de leurs enfants. Souvent elles font leur crochet en regardant une telenovela.

Pourtant toutes ces femmes ont des histoires personnelles vraiment dures. C’est Paula, la chef d’atelier qui me remonte toutes ces difficultés. Je suis à l’écoute, je propose des solutions.

Pour donner un souffle positif encourager les femmes de l’atelier, j’ai décidé que les histoires devaient rester à la maison. A l’atelier, c’est positive attitude, le rush, c’est bosser bien pour être fière de soi. Malgré tout ces femmes restent fortes et ont beaucoup de ressources, Ponto Deco en est une et je suis très fière de cela.

Comment se passent tes relations avec les autres membres de l’équipe ?


En règle générale, j’essaie de me fondre dans le décor. Je porte un short et T-shirt, toujours les mêmes. Je me suis créé un uniforme de travail avec le temps : celui qui me permet de ne ressembler à rien, c’est très important pour moi. Ma différence, c’est quoi ? Celle d’être blanche et européenne.

Beaucoup de kilomètres nous séparent avec ces personnes et pourtant… Nous travaillons très bien ensemble, je m’entends facilement avec eux. J’adore être là-bas, je me sens très utile, c’est un sentiment extrêmement agréable, je dirai même puissant !

Je fais actuellement le métier le plus gratifiant que j’ai eu l’occasion d’exercer. J’aide concrètement des familles à vivre mieux, en plus de fabriquer et de vendre des objets faits mains, de qualité et garantis ! Il est important pour moi de laisser une trace positive !

Vanessa Pol est la fondatrice de Ponto Déco, dont vous pourrez retrouver les jolies créations ici !

bouton Abonnement NL FXP- 350x150

Femmexpat vous conseille également : 

4 expat entrepreneures qui ont rebondi après la crise 

Urgence climatique : je fais quoi, moi en expatriation ?

Peut-on être écolo en expat ? Témoignage d’Isabelle à Abidjan

Et si on passait au Green Friday ?

3 astuces pour des fêtes Zéro Déchet

 

Autres articles dans la catégorie

  • Echangez avec d’autres expats !

  • Nos conférences en ligne

  • Podcast

  • Agenda

  • Rejoignez-nous sur Instagram !

  • Le guide de la carrière internationale

    Piloter sa carrière à l'international : le guide à destination des expatriés, des chercheurs d'emploi et des entrepreneurs !

    Qu'apprend-on en expatriation ?

    Avec l’expatriation, comment change notre regard sur notre pays d’origine ?

    Et notre perception de la santé, de l’éducation, ou notre rapport au travail ?

    Et puis…

    Comment se forme-t-on ? Dans quels domaines ? Que transmet-on ?