Valérie et Ekologicall, des RH au zéro déchet !

Ekologicall Nous sommes particulièrement fières de vous présenter aujourd’hui Valérie. Pour deux raisons. La première, c’est que Valérie a bénéficié d’un coaching personnalisé avec Expat Communication pendant son expatriation. La deuxième, et vous allez la découvrir ci-dessous, c’est que le projet de Valérie, Ekologicall est un projet zéro déchet.

Valérie, parlez-nous de votre parcours d’expatriée aux USA : 

Avant de suivre mon mari aux USA, j’étais DRH chez CBS Interactive, le groupe de média américain. J’adorais mon métier même si la vie de DRH n’est pas tous les jours facile. Quand mon mari m’a fait part d’un projet de départ aux USA, je l’ai encouragé à fond. C’était le bon moment, nos enfants étaient encore petits (3 et 6 ans). Nous avions toujours rêvé d’une expérience professionnelle à l’étranger mais on pensait que c’était trop tard. Il n’est jamais trop tard!

Arrivés à Charlotte, vous souhaitez poursuivre dans les RH…

Oui, il était clair de mon côté que je souhaitais poursuivre ma carrière. J’étais passionnée par mon métier. J’ai démissionné en France, car il n’y avait pas de possibilité chez CBS dans cette région des USA. Mais pour poursuivre dans les Ressources humaines aux USA, il était nécessaire de mettre à jour mes diplômes. J’ai passé 2 certifications RH, accepté un stage non rémunéré, puis j’ai trouvé un poste qui était loin de l’équivalent de ce que j’avais en France, mais dans une grosse société internationale.

Avez-vous senti une différence entre les métiers des RH en France et aux USA ?

Le fond du métier reste le même, les lois sont différentes évidemment. Le licenciement, ici, c’est brutal : la scène dans les films avec la personne qui part avec son petit carton n’est pas un mythe. La protection sociale est exorbitante, il y a peu de congés, de maigres indemnités chômage, peu de préavis. L’aspect humain paraît passer en second plan. Même si les gens ont une capacité de rebond bien plus importante qu’en France, j’ai trouvé cela dur humainement parlant et cela m’a énormément fait me questionner sur ma carrière.

Quelles sont les raisons qui vous poussent à faire le point ?

L’expatriation met les choses en perspective, elle chamboule nos repères. Le fait d’être loin de sa famille, de ne pas être à sa place dans sa nouvelle carrière (on accepte un job coûte que coûte alors qu’il n’a rien à voir avec nos responsabilités d’avant), de s’adapter à une culture différente… Plein de choses vous passent par la tête. Et puis… la fameuse quarantaine, qui fait souvent réagir et remettre de l’ordre dans vos priorités.

 

Votre coaching avec Expat Communication vous a aidé à réaliser tout cela ?

L’écoute bienveillante d’un professionnel extérieur est extrêmement constructive. Pour moi le coaching a permis de répondre à la question : comment faire le lien entre mon projet de vie, mes besoins personnels, mon parcours ? Avec notre éducation française, cette obsession des diplômes, de l’expérience, etc., on a tendance à se fermer des portes. Claire, mon coach, m’a aidé à faire le point et m’a mise en relation avec d’autres femmes expatriées et cela m’a fait comprendre que je pouvais faire autre chose que les RH. Très vite le sujet de l’environnement est arrivé dans le coaching. Mais je vais être honnête, une partie de moi n’était pas prête à abandonner tous les efforts entrepris pour poursuivre ma carrière aux US. Je suis donc repartie vers une autre mission RH mais j’ai vite réalisé que mon envie d’agir pour l’environnement était devenue plus forte.

Cette prise de conscience s’est faite progressivement…

Oui et non. Quand on vit aux US, on se prend un vrai choc ! Le peu de conscience écologique est frappant. Je voulais agir mais je ne savais pas comment. J’ai travaillé pour une société de packaging… (les coussins d’air des paquets Amazon, ce sont eux !). Clairement, le fait de participer à la production de déchets m’a posé question. Pendant 1 an, j’ai entrepris de me documenter sur les sujets environnementaux. J’ai regardé des dizaines d’heures de documentaires, lu des livres, suivi des MOOCs, fait des rencontres. La première chose que j’ai faite, c’est organiser des séances d’information sur la pollution plastique dans l’école de mes enfants. Les enfants sont très réceptifs. Mais impossible d’en vivre : les écoles n’ont pas le budget pour ce type d’intervention.

Que dire de l’intérêt du public américain sur le sujet ?

On est malheureusement loin des initiatives environnementales prises en France et dans les pays européens en la matière (exception faite d’états comme New York ou la Californie). En France, on supprime les sacs en plastique, ici, on continue à vous en superposer deux pour transporter votre gallon de lait (en plastique) ! C’est choquant, et triste, surtout quand on voit la taille du pays et son énorme impact environnemental. Et puis de l’autre côté, les mouvements « zero waste » ont pendant longtemps été portés par des discours très extrémistes, à l’image des mouvements végan. Aujourd’hui, ces mouvements ont compris qu’il fallait s’ouvrir et être tolérant, accepter chacun quel que soit son niveau dans le processus. La prise de conscience est en train de se faire. Ce qui est sûr, c’est qu’il y a un marché !

L’aspect « éducation à l’environnement » est à la base de votre projet zéro déchet

Oui. En côtoyant les familles américaines de ma région, j’ai compris plusieurs choses.

La première, c’est que les Américains sont très peu renseignés sur ces sujets, mais l’intérêt est là, c’est certain. Il l’est d’autant plus quand on présente les aspects liés à la santé. Le cancer touche de nombreuses familles ici, alors plus que l’impact sur la planète, l’argument de l’impact sur la santé leur parle davantage.

La deuxième, c’est que l’Américain a besoin qu’on lui propose des solutions. Il veut du pratique. Une fois qu’il a pris conscience du problème, il lui faut des solutions clé en main.

ekologicall
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Le business model d’Ekologicall repose sur ce double besoin ?

Ekologicall est effectivement une boutique en ligne qui propose des produits d’entretien et de soins naturels et non toxiques. Je propose également une « refill station » où je vais remplir les bouteilles de produits pour le corps et ménagers de mes clients à leur domicile, sans contact depuis le Covid. . Ekologicall, ce sont également des ateliers de formation pour les adultes, les mamans, les familles. L’idée c’est de susciter la curiosité, provoquer un déclic et montrer que les solutions sont faciles à mettre en œuvre.

Comment s’est passé la création d’Ekologicall ?

Soyons clairs, ici, tout est super simple pour les entrepreneurs ! Je ne sais pas si j’aurais osé me lancer en vivant en France. Ici, enregistrer mon entreprise a pris 10 minutes sur internet, pour les impôts : tout se fait en ligne. Pour ma boutique Internet, j’utilise Shopify, ultra simple. Pour les fournisseurs, j’ai rencontré une jeune femme qui a ouvert sa boutique en dur dans le Minessota, et elle m’a pas mal guidée. Et puis, il y a une belle communauté française à Charlotte, et je commence à me faire connaître… On avance !

 

Qu’est-ce qui vous manque le plus en tant que entrepreneure française à l’étranger ?

Un bon réseau est indispensable lors de la création d’une entreprise. Dès le début de mon projet, j’ai contacté à plusieurs reprises la Chambre de commerce franco-Américaine en Caroline du Nord en vain, on ne m’a jamais répondu. C’est finalement le Small Business center de ma ville qui m’a le plus aidé via un training et du mentoring.

Je réalise maintenant que nous sommes nombreux à avoir entrepris de créer notre “small business” aux Etats-Unis, nous pourrions sans doute nous entraider mais il n’existe pas de plateforme pour tous nous mettre en relation. Certains groupes Facebook existent mais je n’ai pas dû trouver le bon, s’il existe.

Quels sont les réseaux sur lesquels vous vous appuyez actuellement ?

Des groupes d’entrepreneurs du Zéro Déchet se sont mis en place sur Facebook et c’est une vraie richesse. Je trouve que s’entraider plutôt que de se mettre en compétition est vraiment un avantage ici. Il y a aussi un groupe de Mamans US qui proposent une fois par mois aux mamans entrepreneurs de mettre en avant leur boutique ou créations, c’est une façon de se faire connaître gratuitement ! C’est d’ailleurs de cette façon que j’ai découvert des créatrices françaises et décidé de les contacter pour vendre leurs produits sur Ekologicall.

 

Et la France dans tout ça ? 

Je souhaite que le bilan carbone de mes produits soit le plus bas possible, c’est pour cela que je sélectionne des produits faits aux Etats-Unis, en Caroline du Nord c’est encore mieux et fait ici à Charlotte, c’est le graal!

Cependant, il ne faut pas se voiler la face, tous les produits en bambou que nous voyons inonder le marché viennent de Chine. C’est pour cela que lorsque j’ai introduit les brosses à dents Lamazuna à tête rechargeable, je n’avais aucune honte à expliquer mon choix. C’est donc avec fierté que j’ai proposé ces produits Made in France sur mon site.

Malheureusement, j’ai rencontré des difficultés cette année quand la FDA a décidé d’intercepter ma commande et m’a informée que les brosses à dents étaient des “medical devices”, des accessoires médicaux si on veut, et qu’ils fallait qu’elles soient officiellement enregistrées et que je m’enregistre également comme importateur pour la coquette somme de 5,546 dollars par an. Autant vous dire que les brosses à dents ont malheureusement retraversé l’Atlantique. Si j’avais un réseau français sur lequel m’appuyer pour ce genre de problèmes, j’aurais gagné du temps et les brosses à dents auraient sans doute atterri dans ma boutique…

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Pour retrouver la boutique en ligne de Valérie, rendez-vous sur https://ekologicall.com 

 

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