Une rentrée pas comme les autres : le retour à l’école française !

Une rentrée pas comme les autres : le retour à l’école française !Certains sont en plein dedans, d’autres la redoutent ou s’en réjouissent pour la rentrée prochaine, d’autres y ont survécu… j’ai nommé la fameuse rentrée de retour dans le système français !

Les situations des familles expatriées sont multiples, de l’expatriation express aux expatriations multiples en passant par l’expatriation de très longue durée… mais la question du retour en France ou dans le système français se pose presque toujours à un moment donné. Rentrer au pays ? Poursuivre à l’étranger mais dans le système français ? Comment se passe la réintégration à l’école française et comment se préparer au grand saut.

Des établissements divers

L’intégration des élèves francophones dans une école française diverge selon plusieurs critères :
l’âge de l’élève : l’exigence sera différente pour un élève de primaire et pour un élève de collège / lycée,
son niveau de français à l’oral et à l’écrit : a-t-il suivi des cours de français en parallèle de l’école locale ? A-t-il déjà été scolarisé en école française ?
le système scolaire étranger dont il est issu : plus ou moins éloigné du système français,
le statut de l’établissement visé : école privée, privée sous contrat, hors-contrat, école publique, lycée français à l’étranger dans le réseau AEFE, hors AEFE…chaque établissement a sa propre politique d’admission.

Cependant, il y a quelques grandes constantes, à prendre avec des pincettes car il n’y a pas de vérité générale :

– Un élève de primaire arrivant d’un système scolaire étranger sera intégré dans sa classe théorique en fonction de sa date de naissance. Il sera demandé des bulletins dans le dossier d’inscription. Généralement, il n’y a pas de test à passer, mais cela dépend des établissements.

– Un élève de tout âge ayant suivi et validé la scolarité complémentaire du CNED ou une scolarité dans le réseau AEFE, réintégrera la classe de son niveau, généralement automatiquement, sans passer de test.

– Un élève d’âge collège ou lycée non issu du CNED ou du réseau AEFE devra fournir des bulletins scolaires et passer des tests, propres à chaque établissement, au moins en français et en mathématiques, parfois en histoire-géo. Si l’élève a suivi assidûment un cours par correspondance ou des cours de français en parallèle de l’école locale, il devrait passer ces tests sans difficulté majeure. Au Cours Griffon par exemple, les programmes sont conformes à ceux de l’Education Nationale (et vont régulièrement plus loin), ce qui permet aux élèves qui suivent assidûment le programme expatriés de passer les tests de français avec succès.

Un choc culturel

Ça y est, vos enfants sont pris dans une école française ! Le jour de la rentrée approche… À quoi faut-il vous attendre ?
Comme pour toute rentrée dans une nouvelle école, enfants et parents vont vivre le stress de la nouveauté et de l’inconnu. Pour les parents qui ont connu l’école française enfant, cela va faire resurgir des souvenirs (plus ou moins bons) de jeunesse et tout le lexique qui va avec : carnet de correspondance, vie scolaire, prof principal, casiers, agenda, conseil de classe, délégués, CDI, heure de perm’, copies doubles, couvrez vos livres ! Mais pour les enfants, toute cette culture scolaire française sera nouvelle.


> Attention à ne pas projeter sur nos enfants nos inquiétudes ou mauvais souvenirs, laissons-les découvrir et se faire un avis par eux-mêmes, et n’oublions pas que les choses changent en 20 ans…ou pas ! 😉


Par ailleurs, il faudra prendre un nouveau rythme de travail avec un emploi du temps souvent plus chargé que dans de nombreux autres systèmes scolaires. Là où un élève de primaire américain termine sa journée vers 14h et consacre son après-midi au sport et au jeu, un élève de primaire français termine sa journée d’école vers 16h et doit généralement se remettre au travail pour faire ses devoirs à la maison.


> Attention donc à ne pas surcharger les emplois du temps avec des activités extra-scolaires trop nombreuses, surtout au premier semestre. Laissons le temps à nos enfants de s’adapter à leur nouveau rythme scolaire pour éviter le gros coup de fatigue à l’arrivée de l’automne.


Il peut également se produire un véritable choc des mentalités : entre l’élève et ses professeurs, entre les élèves eux-mêmes, entre parents d’élèves, entre parents et professeurs. Certaines relations sont beaucoup plus formelles que dans la culture anglo-saxonne par exemple : le vouvoiement et les Mr / Mme sont de mise, on ne va pas prendre un café avec la directrice de l’école, le positivisme à l’américaine (“Awesome ! Amazing !”) est tout à coup envolé, les jugements sur l’habillement, le physique ou les origines sont courants dans les cours de récréation.


Enfin, prévoyez un certain décalage langagier, proportionnel au nombre d’années passées à l’étranger. Les enfants ayant grandi à l’étranger ont parfois un langage plus châtié, voire désuet car leur contact principal avec la langue française a souvent été majoritairement avec des adultes, utilisant eux-mêmes le langage de leur enfance. Rassurez-vous, ce décalage sera bien vite comblé, et dès la première semaine vos enfants vous apprendront le charmant vocabulaire de la cour de récré.

Un choc académique, mais surtout méthodologique

Une rentrée pas comme les autres : le retour à l’école française !Selon le parcours scolaire de l’enfant, il peut y avoir un choc académique et méthodologique, notamment en français (si les élèves n’ont pas ou peu suivi de cours de français) et en mathématiques.
Cela peut se traduire par une difficulté à lire les consignes et comprendre les exercices. Une consigne française contient souvent 2 ou 3 tâches (“Souligne les verbes, puis entoure leur sujet, que tu remplaceras par un pronom personnel.”). Certains exercices sont typiques de la culture scolaire française comme l’analyse grammaticale, la dictée de phrases, la démonstration mathématique ou les opérations posées.


Par ailleurs, le choc peut également être méthodologique : pour les élèves de primaire, l’écriture cursive sera requise. Il faudra également passer par l’apprentissage par cœur (mots à apprendre, tables de multiplications, poésies, rois de France…), qui est très peu pratiqué dans les systèmes anglo-saxons. Enfin, il sera attendu de l’enfant qu’il soigne son cahier : écriture au stylo (et non au crayon à papier comme aux USA !), sur les lignes carreaux Seyes, date soulignée en rouge à la règle, respect de la marge, propreté (attention aux ratures etc.)


En mathématiques, il peut arriver qu’il y ait un écart académique qui n’est en réalité que chronologique généralement, certaines notions étant abordées plus ou moins tôt dans le cursus étranger. Par exemple, le système américain aborde la notion de fraction dès le CE1/CE2 alors que dans le cursus français elle sera abordée plutôt vers le CM. Inversement, un enfant de 10-11 ans issu de système américain n’aura pas encore abordé les nombres décimaux ou les tableaux de conversion des unités de mesure et ne saura pas poser une division, alors que ces notions sont vues dès 8 ans dans le cursus français.


Au-delà de l’écart académique qui peut rapidement se combler, le choc est davantage méthodologique en mathématiques. Dans le système américain, ce qui compte est le résultat, pas le raisonnement adopté par l’élève pour l’obtenir. Dans le système français, même si le résultat est faux, l’enseignant va se concentrer sur la démonstration. C’est cette différence de méthodologie qui est souvent problématique pour les élèves issus des systèmes étrangers, notamment au collège/ lycée. Au primaire, les techniques de calcul mental ou d’opérations peuvent également différer d’un système à l’autre et il faudra se faire aux méthodes françaises.

La préparation est clé

Une rentrée pas comme les autres : le retour à l’école française !Vous l’aurez compris, sans vouloir noircir le tableau, un retour dans le système français se prépare en amont, si l’on veut adoucir l’atterrissage. Surtout pour les enfants qui découvrent l’école française pour la première fois.

Pour cela, il est primordial de poursuivre l’apprentissage du français écrit en parallèle de l’école locale, dès le CP. Le Cours Griffon vous propose une formule conçue spécialement pour les enfants expatriés de primaire, en 3h par semaine. Avec cette formule, au-delà de son contenu académique d’excellent niveau, c’est toute la culture scolaire française que l’enfant va découvrir et mettre en pratique de façon régulière et progressive. La dictée et l’analyse grammaticale n’auront plus de secret pour lui, il saura apprendre une poésie par cœur, lire une consigne complexe, tenir son cahier propre et enrichir son expression écrite. Il aura aussi découvert quelques grands auteurs français et leurs œuvres. Ainsi, il arrivera à l’école française avec les outils nécessaires pour bien réussir rapidement. Et de là découlera tout le reste ! S’il sait lire et rédiger en français, il raccrochera rapidement les wagons dans toutes les autres matières. En mathématiques, son niveau académique ne sera pas moins bon, il sera juste différent. Maîtrisant le français, il sera capable rapidement de comprendre les consignes mathématiques et de rédiger un raisonnement. Il lui faudra juste un petit coup de pouce l’été avant la rentrée, par exemple avec un simple cahier de vacances, pour apprendre à poser les opérations, convertir des centimètres en hectomètres et remplacer les points par des virgules dans les nombres décimaux.

La maîtrise du français est donc la clé de voûte de la réussite. S’il y a une bataille à choisir à l’étranger, c’est bien celle-ci. Au primaire, il vaut mieux faire uniquement du français et le faire bien, plutôt que de multiplier les cours (mathématiques, histoire-géo…) en plus de l’école locale et faire tout à moitié, au risque de dégoûter les enfants. À partir du collège, il devient nécessaire de faire des mathématiques en plus, si un retour dans le système français est prévu à plus ou moins long terme.

En parallèle du français, et ce de façon ludique et régulière, il est important de maintenir et développer la culture générale française, par des lectures (abonnements à des magazines d’histoire, d’actualités, de sciences en français, romans historiques ou littéraires, L’Histoire de France racontée pour les écoliers), des visites culturelles (l’été en France par exemple), des abonnements à des podcasts pour la jeunesse (Les Odyssées de France Inter, Mythes et Légendes etc.), des reportages ou films documentaires (chaînes Youtube Quelle Histoire, par exemple). Ainsi, l’enfant aura les repères de culture générale suffisants pour poursuivre sereinement ses apprentissages.

Enfin, d’un point de vue plus psychologique, le retour se prépare aussi par le dialogue avec votre enfant pour le préparer au changement : en lui racontant vos (bons !) souvenirs d’école, en lui expliquant le fonctionnement de la scolarité et le pourquoi du changement de système scolaire. En le rassurant aussi le plus possible : les adultes sont là pour t’aider et te faire progresser, dans la bienveillance et l’accueil de la différence. Les systèmes anglo-saxons auront sans nul doute offert un très beau cadeau à vos enfants, qui leur servira dans toute situation de changement : la confiance en soi ! C’est une compétence au moins aussi importante que les compétences académiques, et sur ce point, ils auront une vraie longueur d’avance !

Alors, bonne rentrée à tous les élèves qui (re)découvrent l’école française partout dans le monde, tout ira bien et le temps fera le reste !

 

Juliette de Chaillé, est responsable des programmes expatriés du Cours Griffon. Professeur de français pour enfants bilingues, elle est expatriée depuis 10 ans et maman de 3 enfants bilingues scolarisés en école locale…puis française !

 

Cours Griffon

 

Ceci est un publi rédactionnel

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